Audition par la mission sur l’avenir des corps techniques

Dans le cadre de la mission confiée par le Premier ministre à Marion Guillou, Frédéric Lavenir et Vincent Berger, Force Ouvrière a eu l’occasion cette semaine de rappeler ses positions quant au futur de la filière technique.

Cette dernière est un outil au service d’un projet, et sa redélimitation ne peut constituer une fin en soi. Les décisions qui seront prises doivent être motivées par l’ambition d’améliorer l’effectivité des corps d’ingénieurs dans le portage des missions de service publique.

A cet égard, les récentes évolutions de gestion du corps par les deux ministères de tutelle, notamment la scission de la CAP, sont jugées de nature à prolonger la remise en cause de l’homogénéité du corps et de la fluidité des parcours professionnels. La gestion dissociée du RIFSEEP avait d’ailleurs déjà rentré un coin en induisant des frictions dans les parcours croisés.

Les éléments de pilotage indemnitaire et de gestion devraient non seulement être consolidés à l’échelle des deux ministères, mais également être révisés pour appréhender la prise d’expérience que constituent les mobilités en-dehors (autres ministères, collectivités, international…), qui sont aujourd’hui pénalisées. Dans un contexte où les lieux d’exercice des compétences techniques en responsabilité opérationnelle, à forte valeur ajoutée dans une carrière, sont de plus en plus en-dehors des deux ministères, la réflexion quant à la gestion du corps doit inciter les parcours riches et non les décourager. De la même manière, cette gestion doit prendre en compte le sujet des carrières de spécialisation et d’expertise, aux dynamiques spécifiques et actuellement mal traitées.

Le corps des IPEF constitue un vivier de référence pour la fonction publique d’État, mais il est également en respiration avec les deux autres versants – dont il peut accueillir des ingénieur.e.s, et qui par ailleurs offrent des lieux d’exercice de postures devenues rares dans les services de l’Etat. La richesse de cette mécanique d’homologie doit être assumée et préservée.

Enfin, à défaut d’avoir su progresser fortement sur l’ouverture dans le recrutement, il convient a minima que l’administration prenne toute disposition pour faire cesser les mécanismes déjà identifiés comme générant des inégalités d’accès au corps.